Albi oct 2006: Difference between revisions

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<font color=#CC3366>Au XXème siècle, la métallurgie s'implanta au Saut du Tarn entraînant l'apparition de fonderies spécialisées.</font>
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<font color=#CC3366>Mais l'activité la plus connue est la Verrerie, fondée en 1896 en coopérative ouvrière grâce à l'aide de Jean Jaurès.</font>
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La Cathédrale Sainte-Cécile
La Cathédrale Sainte-Cécile
Sainte-Cécile offre un stupéfiant contraste entre la rigueur extérieure de son architecture défensive et la richesse intérieure d'une somptueuse décoration. Témoignage de foi chrétienne après l'hérésie cathare, cette cathédrale forteresse est un chef d’œuvre du gothique méridional. Il s'agit d'un véritable château qui devint une arme dissuasive dans le système défensif de la ville.
Sainte-Cécile offre un stupéfiant contraste entre la rigueur extérieure de son architecture défensive et la richesse intérieure d'une somptueuse décoration. Témoignage de foi chrétienne après l'hérésie cathare, cette cathédrale forteresse est un chef d’œuvre du gothique méridional. Il s'agit d'un véritable château qui devint une arme dissuasive dans le système défensif de la ville.



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Albi - le 14 octobre 2006

La ville d’Albi


Albi est une ville charmante où le rouge de la brique se reflète dans les eaux vertes du Tarn. La cathédrale Sainte-Cécile, forteresse massive, semble écraser la cité de toute sa hauteur. Elle abrite des chefs d’œuvre d’une rare finesse. Ville natale du célèbre peintre Henri de Toulouse-Lautrec, vous tomberez sous le charme d’Albi.

Chef-lieu du département du Tarn, Albi compte aujourd’hui environ 50 000 habitants. Avec son agglomération, Albi est devenue un centre industriel (centrale thermique, verrerie, textiles, produits chimiques, etc.).



Histoire


Édifiée sur l'emplacement d'un ancien oppidum gaulois, Albi devint au VIIIème siècle le siège d'une seigneurie autonome, rattachée deux cents ans plus tard au comté de Toulouse. Au XIème siècle, les évêques de la région furent menacés par la propagation fulgurante du catharisme dans tout le Midi. Il fallut la croisade des Albigeois, menée par Simon de Montfort, et surtout l'instauration de l'Inquisition, pour que l'Église retrouve son autorité. En 1249, Albi fut rattachée au royaume de France.

Au XVème siècle, la culture du pastel fit de l'Albigeois un pays de "cocagne" assurant la fortune d'une bourgeoisie marchande qui joua un rôle prépondérant dans la ville. L'aisance de la population se voit à travers l’architecture urbaine et les beaux hôtels Renaissance.

De nouveaux troubles apparurent au XVIème siècle et mirent fin à la douceur de vivre. Le calvinisme surgit en France en 1540, et avec lui des affrontements violents, une guerre civile qui dura près de trente ans. Albi devint une véritable forteresse du catholicisme. Une garnison d'une centaine de mercenaires italiens s'installa dans le Palais de la Berbie. La communauté albigeoise fut écrasée par les impôts; et on brûlait des Huguenots sur la place du Vigan quand on ne les jetait pas depuis le Pont-Vieux dans le Tarn.

Cinquante ans plus tard (1568), Albi ne comptait pas moins de 80 familles protestantes. La "nouvelle religion" attira une population aisée. Quatre années plus tard, la Saint-Barthélemy fit une douzaine de victimes à Albi plus de deux mois après le massacre parisien. Chassés de la ville quelque temps après, les Huguenots vécurent clandestinement ou se réfugièrent à l'étranger. Acquise à la Sainte-Ligue dès 1577, Albi demeura toujours une place catholique.

Ravagé par de longues années de guerre, Albi connaît une stagnation économique. L'industrie régionale était peu variée. On achèvait de détruire les dernières forêts pour alimenter les nombreuses verreries ; on tissait en quantité de la toile de chanvre assez grossière. Quelques tanneries furent implantées aux abords de la ville et des briqueteries se développèrent pour fournir le matériau qui donne à la cité sa couleur. Au XVIIIème se fondèrent des manufactures de fil, de corde, et de bougies.

Le chemin de fer arriva à Albi en 1864. Un deuxième pont fut construit sur le Tarn ainsi qu'un viaduc pour le train. La ville se développa autour des gares. Au XXème siècle, la métallurgie s'implanta au Saut du Tarn entraînant l'apparition de fonderies spécialisées. Mais l'activité la plus connue est la Verrerie, fondée en 1896 en coopérative ouvrière grâce à l'aide de Jean Jaurès.


La Cathédrale Sainte-Cécile

Sainte-Cécile offre un stupéfiant contraste entre la rigueur extérieure de son architecture défensive et la richesse intérieure d'une somptueuse décoration. Témoignage de foi chrétienne après l'hérésie cathare, cette cathédrale forteresse est un chef d’œuvre du gothique méridional. Il s'agit d'un véritable château qui devint une arme dissuasive dans le système défensif de la ville.

A l'extérieur, l'édifice s'est enrichi (vers 1392) de la porte Dominique de Florence, d'un clocher donjon de 78 m de haut terminé (en 1492) peu après la consécration de la cathédrale (1480), et du baldaquin de la porte d'entrée (1515-1540). L'intérieur du monument marque une rupture avec l'aspect massif de l'extérieur. On pense généralement que ce sont des artistes flamands, inconnus, qui réalisèrent la gigantesque peinture murale du Jugement Dernier (1475-1480).

Le Jugement Dernier Une immense peinture du jugement dernier datée de la fin du XVe siècle orne la paroi occidentale (sur votre gauche en entrant dans la cathédrale). Cette peinture a été malheureusement mutilée en 1693 par le percement de la Chapelle Saint-Clair, qui en a supprimé toute la partie centrale. Vous remarquerez que le Christ, élément essentiel d’une scène de jugement dernier, est absent de la peinture.

Cherchez les châtiments correspondant aux sept péchés capitaux (l’orgueil, l’envie, la colère, la paresse, l’avarice, la gourmandise, et la luxure) représentés dans la peinture. Indice : il y en a un qui a été supprimé lors du percement de la chapelle.


Le Jubé Le jubé, construit à la fin du XVe siècle, est un exemple remarquable d’art gothique flamboyant, souvent comparé à une dentelle. Cette partie de la cathédrale sépare la nef, qui accueille le public, du chœur, qui était uniquement utilisé par les membres du clergé. Sur la porte principale, la plupart des statues en bois ont été détruites pendant la révolution ; il ne reste qu’Adam et Eve. Sur le cloître extérieur, on remarque les personnages de l’Ancien Testament, représentés de façon très réaliste. Notez les expressions sur les visages et les plis des vêtements.

Remarquez les Miséricordes, un support placé sous le siège mobile d'une stalle d'église, et qui permet de s'asseoir légèrement.

Palais de la Berbie La construction du Palais de la Berbie, résidence épiscopale, a commencé en 1265. Aujourd’hui, il abrite une collection importante consacrée à l’artiste Henri de Toulouse-Lautrec (1864-1901).

Profitez du jardin du palais de la Berbie, un jardin dessiné par Le Nôtre (qui a aussi dessiné les jardins de Versailles), avec sa vue magnifique sur le Tarn. Notez les statues de marbre représentant Bacchus et les quatre saisons.

Le musée Toulouse-Lautrec C'est dans le superbe ancien palais épiscopal d'Albi que va s'ouvrir en 1922 le célèbre musée Toulouse-Lautrec. Un millier d’œuvres du peintre y sont exposées : les dessins et peintures d'enfance, les illustrations de magazines, les célèbres affiches du Moulin Rouge et d'Aristide Bruant, les lithographies, les études sur carton, etc.

Henri de Toulouse-Lautrec : le personnage Henri-Mari-Raymond de Toulouse-Lautrec-Monfa est né à Albi le 24 novembre 1864. C'est à l'ombre de la majestueuse cathédrale Sainte Cécile, dans laquelle il a été baptisé, qu'Henri a fait ses premiers pas. Fils d'un grand seigneur, descendant d'une illustre famille, il semblait devoir être un original comme son père, un cavalier, un artiste amateur comme ses oncles. À douze ans, sa jambe gauche se brise puis, à quatorze, la droite. Les os ne se ressoudèrent pas correctement et ses jambes cessèrent de grandir. Son tronc était d'une taille normale. Plus grave était une affection crânienne (les os de son crâne ne s'étaient pas refermés), qu’il dissimulait en portant toujours un chapeau. Il se disait laid, était pourvu d'une barbe inégale et forte, il portait un lorgnon de travers, mais il avait de beaux yeux, et, s'il manquait peut-être de distinction, il avait une présentation originale.

En 1872, les parents d'Henri décident de s'installer à Paris dans le quartier de la Madeleine, et d'inscrire Henri au lycée. Les cahiers d'écolier du jeune Lautrec, ainsi que ses livres de classe témoignaient déjà de son goût très fort pour le dessin. En 1882, Lautrec rentre à l'atelier de Léon Bonnat, membre de l'Académie des Beaux-Arts et portraitiste célèbre. Tous les jours, Lautrec quitte le Faubourg St. Honoré pour Montmartre où Bonnat reçoit ses élèves. Plus tard, Lautrec s'installe à Montmartre et rencontre un chansonnier populaire, Aristide Bruant, qui lui demande d'illustrer ses chansons. Le 5 octobre 1889 s'ouvre un nouvel établissement sur le Boulevard de Clichy : Le Bal du Moulin Rouge. Le succès du cabaret est immédiat. Deux ans plus tard, Lautrec réalise son affiche La Goulue au Moulin Rouge.

En 1899, usé par une production considérable ainsi que par les plaisirs et l'abus de l'alcool, Lautrec est interné dans une luxueuse maison de santé où il subit une cure de désintoxication. Après deux attaques survenues en 1901, Toulouse-Lautrec s'éteint le 9 septembre 1901 à l'âge de 37 ans.

Remarquez les signatures changeantes de Toulouse-Lautrec. Si certains de ses tableaux sont signés de son nom, il a aussi utilisé Monfa, les initiales H.L. ou H.T.L., l’anagramme Tréclau inscrite dans un éléphant, une souris, ou un chat.