Julie Younes (Dickinson College), 2004/2005: Difference between revisions

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== Association Bell’Arc en Ciel ==




Introduction
'''Introduction '''





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Association Bell’Arc en Ciel

Introduction


Tout au long de son histoire, la France a toujours été un métissage de différents peuples. Un pays formé dès ses origines par les migrations, les invasions, et les guerres, il a vu la continuation de ce mélange des cultures pendant l’ère moderne à cause de la colonisation et également des migrations volontaires ou forcées. La France est devenue un lieu d’accueil pour des gens qui venaient de partout. Aujourd’hui elle ne peut donc pas être considérée comme un territoire où seulement ses descendants les gaulois y habitent. En fait, la société française s’est énormément enrichie par la présence de toutes ces influences étrangères, qui se sont mêlées à la culture traditionnelle pour créer le pays multi-ethnique et multiculturel qu’est la France actuelle. Pourtant, ces immigrés doivent faire face à certains problèmes qui rendent leur vie difficile. Par exemple, pour plusieurs raisons, la pauvreté les menace souvent. Fréquemment, ils viennent en France pour échapper à une situation fragile dans leur pays natal (qui dans beaucoup de cas s’est développée à cause de la colonisation), et donc même au moment de leur arrivée, ils n’ont pas les moyens de vivre confortablement. De plus, le racisme et la difficulté d’obtenir des papiers qui leur permettent de travailler les empêchent aussi de sortir de cette condition de pauvreté. Tout cela aussi bien que d’autres circonstances contribuent à un phénomène qu’on rencontre souvent parmi cette population : la ghettoïsation. Pour la plupart, les immigrés en France sont des citadins, concentrés dans les grandes villes. D’après le dernier recensement de mars 1999, seize pour cent des immigrés résident en agglomération parisienne, et trente-sept pour cent dans la région de l’Ile-de-France. Globalement, il y a 4.310.000 immigrés qui habitent en France métropolitaine, soit 7.4 pour cent de la population métropolitaine .

Le problème n’est pas seulement que ces étrangers vivent dans les villes, mais plutôt qu’ils soient groupés dans les quartiers sensibles. Les statistiques illustrent bien ce fait : on trouve dix-huit pour cent d’immigrés dans ces quartiers en difficulté, alors qu’ils ne représentent que six pour cent de la population totale . Bien que les français résident aussi dans ces zones pauvres et troublées, il est évident que la majorité des gens qui y habitent sont originaires d’un autre pays. Une autre caractéristique des étrangers est qu’ils viennent plutôt des pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, qui sont depuis longtemps en contact avec la France à cause de ses ambitions coloniales et de ses conquêtes dans ces territoires. Donc en général, les communautés urbaines, où la situation est plus précaire que dans le reste du pays, sont composées largement d’immigrés et surtout d’arabes. Par exemple, contre trois pour cent de la population française totale, presque vingt pour cent de personnes d’Algérie, du Maroc ou de Turquie sont logés dans des HLM, qui sont souvent considérés aussi comme des ZEP (zone d’éducation prioritaire). Dans ces conditions pauvres, il est plus difficile de recevoir une bonne éducation. Les chiffres concernant un groupe d’immigrés en particulier, les algériens, révèlent ce problème. Contre dix-sept pour cent pour l’ensemble des élèves, vingt-cinq pour cent des jeunes d’origine algérienne sortent du système scolaire sans aucun diplôme, et ils sont trois fois moins nombreux que la moyenne nationale à avoir le baccalauréat. Le taux de chômage est aussi plus élevé parmi les étrangers : environ trente pour cent des immigrés qui viennent de pays hors UE n’ont pas de travail, par rapport au dix pour cent des français . Ces circonstances et le fait qu’une partie non négligeable de la population en France a une existence pas facile, exigent qu’on trouve ou même qu’on recherche une solution. Les gens des quartiers sensibles, y compris les immigrés, veulent améliorer leur vie, et ils utilisent plusieurs moyens pour le faire. Les programmes du gouvernement, les organismes, et les associations existent pour les aider, et ils en profitent. La France est un pays varié, riche de cultures différentes, mais il faut préserver cette richesse en protégeant les français qui luttent quotidiennement contre la pauvreté.


CHAPITRE 1 : L'EXEMPLE TOULOUSAIN


I. Le quartier de Bellefontaine

a. Le projet « Mirail ville nouvelle » jusqu'à la ghettoïsation

Le quartier de Bellefontaine, qui fait partie du territoire du Grand Mirail situé sur la rive gauche de la Garonne dans le secteur sud-ouest de l’agglomération toulousaine, est un exemple parfait de la situation pas idéale dans laquelle les immigrés habitent. Envisagé à son début comme un lieu attractif et même révolutionnaire par le nombre de ses équipements et de ses logements, la qualité de ses espaces verts, et la facilité d’accès avec une voie souterraine pour les voitures et un passage aérien pour les piétons, ce quartier est devenu au cours des années un quartier pauvre, sous-peuplé, et pas très esthétique. Son histoire commence dans les années soixante, une époque où se développent les habitats et les infrastructures en France. Une explosion de la population immigrée (venant d’Espagne, du Portugal, d’Italie, et du Maghreb) a nécessité la construction des quartiers et des villes nouvelles, tout en imposant aux architectes des limites financières. En 1964, à Toulouse, un grand projet d’urbanisation intitulé « Mirail ville nouvelle» a débuté. Le travail d’un groupe d’architectes composé de S. Woods, P. Dony, A. Josic, et G. Candilis, il a eu pour but de créer une ville qui « se suffise à elle-même ». Le projet a bien fonctionné pendant presque deux décennies. Avec des gens de différentes origines et professions qui vivaient côte à côte dans le même quartier, Bellefontaine a bénéficié d’une mixité sociale qui a empêché la formation d’un ghetto d’étrangers. Il existait une forme d’identité territoriale, attachée au quartier, et les habitants étaient fiers d’être au Mirail.

Pourtant, à partir des années quatre-vingt, un manque de travail stable a provoqué l’exode des résidents français et des immigrés européens. Cette vague de migration, qui n’a fait que s’accélérer pendant les années quatre-vingt-dix, a totalement changé la démographie du quartier. La population, multiculturelle dès premières années, est devenue une population presque exclusivement composée de personnes originaires du Maghreb et d’Afrique Noire. Un ghetto s’est alors développé : un groupe d’immigrés était concentré sur le même territoire, où les difficultés comme le chômage et la pauvreté étaient plus visibles que dans d’autres quartiers de Toulouse. Pour plusieurs raisons, le Mirail n’est jamais devenu le lieu aussi charmant et original que prévu. Crée pour accueillir environ 100.000 personnes, les infrastructures du quartier ne sont plus adaptées à une population qui a dépassé il y a longtemps ce chiffre. La construction, qui continue aujourd’hui, n’a pas éliminé les problèmes nombreux de stationnement, comme par exemple les parkings qui sont mal situés par rapport aux bâtiments et aux rues. La ville de Toulouse s’est engagée dans quelques projets avec l’espoir d’améliorer le quartier, le plus récent étant le Grand Projet de Ville (GPV). Inauguré en 2000 avec le Contrat de Ville de l’Agglomération Toulousaine, son budget de 314 millions d’euros est le plus important de tous les GPV mis en place en France. Il est basé sur cinq priorités : habitat et développement urbain, insertion et emploi, prévention et sécurité, jeunesse, et égalité dans l’accès aux droits et échanges social. Le projet, qui envisage une série de destructions de grands immeubles représentant plus de 2.000 logements et également l’aménagement de rues, de places, d’avenues, de boulevards, et d’espaces verts, concerne directement 49.500 toulousains, soit treize pour cent de la population. Heureusement, le gouvernement essaye évidemment de corriger les défauts visuels du quartier, mais l’urbanisme qui le rend inesthétique ne suffit pas à expliquer l’accumulation de problèmes socioculturels au Mirail, qui existent indéniablement et qui menacent le plus les habitants.

b. Pourquoi ce quartier est dit sensible ?

Autrefois une « ville nouvelle », Bellefontaine avait rejoint l’ensemble des grandes cités françaises en difficulté. Le recensement de 1990 et une autre enquête faite en 1994 ont confirmé la présence d’un ghetto : les étrangers étaient regroupés dans le quartier, où les conditions de vie étaient pires que dans le reste de Toulouse. Certaines statistiques et traits montrent pourquoi Bellefontaine est considéré comme sensible. D’abord, à cause d’une augmentation continuelle de la population immigrée, une sectorisation du peuplement s’y est développée. Entre 1994 et 1999, par exemple, le pourcentage d’entrants étrangers dans les HLM du quartier a dépassé 65%, et en 1996, sur 562 élèves du collège il y avait 386 (69% de la totalité) enfants d’origine étrangère. Il est évident que la majorité des gens qui y habitent ne sont pas d’ascendance française . Ensuite, cinquante-huit cinq pour cent de ces résidents sont logés par quatre sociétés principales HLM—Cité Jardins, Languedocienne, OPAC, et Les Chalets . Ces bâtiments, qui ont vraiment besoin d’être réhabilités, manquent de beauté à l’extérieur. Et puis, le nombre élevé de chômeurs surtout chez les jeunes et chez les demandeurs d’emplois de nationalité étrangère (30%), le nombre élevé d’inactifs, et aussi le fait qu’entre treize et quinze pour cent des familles dans le quartier sont monoparentales, sont à l’origine d’une fragilité sociale qui caractérise Bellefontaine. La disparition progressive de la mixité sociale (en particulier par rapport aux classes sociales) aggrave la situation : aujourd’hui, plus de trente-cinq pour cent de la population active sont des ouvriers, ce qui est le résultat d’une diminution assez apparente du nombre des cadres et des professions intermédiaires résidents. Donc beaucoup de personnes du quartier vivent dans une précarité économique prononcée, et même certains bâtiments sont appelés les « ghettos de pauvres » . De plus, avec des incidents de violence, des affrontements entre les jeunes et la police, et des barrières à la scolarisation des enfants, il n’est pas étonnant que cinquante-cinq pour cent des gens rêvent de partir (selon une enquête faite en 1995). En dépit de toutes ces difficultés, les habitants sont quand même encore fiers de leur quartier, et ils cherchent à l’améliorer. Aidés par tous les projets gouvernementaux, ils réussissent petit à petit à changer leurs conditions de vie. Ce sont les initiatives des résidents qui amènent souvent les changements les plus forts et durables. Par exemple, les organismes et les associations crées dans le quartier ont un succès visible dans la lutte contre la pauvreté. Ils savent comment servir la population à Bellefontaine parce que c’est cette population qui les forme et qui les gère. Ainsi, les immigrés et toutes les personnes qui habitent le quartier ne restent pas statiques et passifs en acceptant leur situation ; ils veulent progresser, et ils n’hésitent pas à travailler pour transformer leur ville.

II. L’Association Bell’Arc en Ciel

a. Historique

Bell’Arc en Ciel est une de ces associations de Bellefontaine qui existe pour aider les résidents en espérant améliorer certains aspects de leur vie quotidienne et de leur donner les ressources nécessaires pour atteindre leurs objectifs à l’avenir. Sa création est assez récente, son origine remonte en effet à 1998, une période troublée dans le quartier. En décembre de cette année, un policier a tué un adolescent en train de voler une voiture. Cet incident a provoqué des émeutes continuelles qui ont duré environ 72h, et une atmosphère de violence et de tension entre la police et les jeunes a régné. Ces violences traumatisaient les résidents, notamment les femmes, les mères inquiètes pour la sécurité des leurs enfants. Déterminées de changer la situation actuelle dans le quartier et de le revitaliser, elles se sont rassemblées pour discuter des événements et pour essayer de dépasser leur choc. Pendant deux ans, elles ont travaillé en collaboration avec la police et la Caisse d’Allocations Familiales (CAF), mais leur mouvement était trop informel et le besoin d’avoir un lieu physique et matériel, structuré pour les femmes, s’est rapidement fait sentir. Elles ont donc décidé de chercher un local, et quand 14 passage Georges Duhamel, Appt. 299 leur a été attribué le 26 mars 2001, l’Association Bell’Arc en Ciel est née. Le choix d’établir une organisation exclusivement pour femmes s’explique par les difficultés rencontrées par celles-ci pour s’exprimer et pour se faire entendre, en particulier parce qu’elles sont issues d’un milieu populaire. Cette association leur permet de prendre la parole, de s’informer, et de s’organiser de façon collective. Leur rêve a été alors réalisé : elles ont réussi à « créer un lieu de rencontre pour les femmes afin que leurs désirs, idées, et projets puissent s’épanouir et voir le jour.  »

b. Objectifs de l’association et description du local

« Nous voulons créer un lieu pour nous permettre à toutes, dans notre diversité, de nous retrouver et être nous-mêmes en toute confiance…car les femmes peuvent être instrument de paix dans une communauté.  »

L’Association Bell’Arc en Ciel a été fondée tout d’abord pour servir la communauté, et plus précisément les femmes, de Bellefontaine. En respectant la diversité du quartier, elle accueille les femmes de toutes origines, cultures, religions, âges, et milieux sociaux. Elle a quelques buts spécifiques : de développer et favoriser les initiatives des femmes, de les informer et accompagner dans leurs démarches afin de faciliter le dialogue entre elles et le service public, d’encourager leurs projets et leurs initiatives pour qu’elles prennent une place active et reconnue dans la société, et de proposer des possibilités de médiation. De plus, elle donne accès à toute information sur les moyens mis à disposition sur le quartier et hors quartier, et elle permet la rencontre des femmes avec des personnes ou associations d’autres quartiers. Née de la volonté des résidents de Bellefontaine, elle sert d’espace collectif d’échange dans lequel les femmes construisent leurs projets personnels ou professionnels, discutent et partagent leurs expériences, et débattent sur des thèmes et des questions qui les concernent. Une association formée par les femmes pour favoriser leur épanouissement, Bell’Arc en Ciel enrichit le quartier parce qu’elle fait vivre un lieu de camaraderie, de regroupement, de partage, et d’initiative.

Pour qu’un maximum de femmes puisse y accéder, l’association s’est située au milieu du quartier, au premier étage d’un appartement T4 loué à la société HLM Patrimoine Languedocienne. Près du centre de Bellefontaine, le logement comprend une petite salle pour les rencontres personnelles et également une grande pièce avec une table et une dizaine de chaises qui est réservée à l’accueil, aux réunions, aux débats, et aux activités. C’est dans ces deux salles où la plupart de la médiation et du travail en général sont faits. Une troisième pièce destinée aux différents cours et ateliers est meublée d’une petite table, de chaises, d’une télévision, d’un magnétoscope, et de quelques jouets et livres pour les enfants des femmes qui y viennent. De plus, il y a une salle de bain, une salle où on entrepose du linge et des vêtements à donner, et une cuisine équipée d’une cuisinière, d’un four micro-onde, d’un frigo, de deux machines pour faire le café, d’une bouilloire, et d’un meuble où toute la vaisselle est rangée. La dernière pièce est la salle informatique, où on garde tous les papiers et dossiers, et qui est aussi munie d’un téléphone et de deux ordinateurs reliés à internet. On trouve dans le couloir et dans la salle principale des brochures et des livres qui peuvent être utiles dans la vie quotidienne des femmes . Ils donnent des informations concernant d’autres organisations et des activités, ainsi que des numéros de psychologues, de médecins, de conseiller, etc. Fonctionnel et accueillant, le local rassure les femmes grâce à son atmosphère, qui est celle d’un appartement ; c’est un lieu où quelqu’un peut prendre un café, discuter avec ses amis, et être « relax » et tranquille. Les femmes se sentent à l’aise à l’association, et c’est la raison pour laquelle elles n’hésitent pas à y venir quand elles en ont besoin.

c. Le fonctionnement

L’association est ouverte du lundi au jeudi de 9h30 à 12h et de 14h30 à 18h30, le samedi ponctuellement, et le dimanche sur proposition des femmes. Pourtant, les heures peuvent être modifiées selon la demande des adhérentes et des bénévoles et en général une grande amplitude horaire est prévue pour tenir compte des différentes situations des femmes du quartier—femmes seules avec enfants à l’école, femmes avec jeunes enfants, ou pour les femmes qui travaillent. Entre dix et vingt femmes, dont la moyenne d’âge oscille entre trente et cinquante ans, fréquentent l’association chaque jour, mais le nombre de personnes qui y passent varie suivant le jour et l’activité proposée. Une majorité d’adhérentes viennent régulièrement afin de bénéficier des ateliers et des activités spécifiques. Des sorties hors local, plus familiales grâce à la présence du conjoint et des enfants et organisées en partenariat avec la CAF ou le secours populaire, ont lieu le week-end ou pendant les vacances .

Une association loi 1901, Bell’Arc en Ciel a un fonctionnement collectif depuis son début. Elle est animée par une équipe de quatre salariées qui sont au même niveau, mais qui n’effectuent pas un temps égal de travail. Trois sont à temps plein, l’autre est à mi-temps. Elles font toutes des projets différents, mais elles collaborent assez souvent. Pour travailler à l’association, aucun diplôme n’est exigé, mais par contre les femmes recrutées doivent être sans emploi et doivent résider sur un territoire soit prioritaire de la ville, soit bénéficiant d’un programme de prévention soutenu par la politique de la ville. Indispensable aussi est une bonne connaissance des territoires, des populations, et des acteurs dans le quartier. L’association profite de la présence des salariées, car chacune l’enrichit en amenant ses propres expériences, sensibilités, et compétences. Les quatre salariées sont :

  • Bakhta Khalfi : Une algérienne qui maîtrise bien la langue arabe, elle habite depuis six

ans dans le quartier, où elle a créé de nombreux contacts et a assuré de grands services de médiation, notamment avec les jeunes. Elle est aussi très à l’écoute des personnes âgées afin de les aider dans leurs démarches administratives et autres, et elle a une bonne connaissance de l’environnement social et des dispositifs qui existent en matière de lutte contre l’exclusion. Elle a travaillé pendant trente-deux ans comme inspectrice des télécommunications en Algérie et pendant un an comme animatrice de crèche en France. Active durant deux ans et demi au sein du mouvement des femmes du Mirail, elle a bénéficié d’une formation à la médiation socioculturelle à COFRIMI (Conseil et Formation sur les Relations Interculturelles et les Migrations). Elle s’occupe principalement de la médiation et de l’accompagnement individuel. Mme Khalfi est à l’association depuis mi-août 2001, à un poste d’Adulte Relais à temps plein.

  • Régine Insonère : Cette femme originaire du Rwanda, qui a eu l’occasion de voyager et d’habiter dans beaucoup de pays avec son mari qui était un diplomate pendant plusieurs années, vit dans le quartier depuis cinq ans. Avant de venir en France, elle a travaillé comme comptable à l'Université Nationale de Rwanda. Salariée de l’association depuis décembre 2003, elle profite d’une formation en gestion et comptabilité qu’elle a fait pendant trois ans au IPST/CNAM (Institut de Promotion Supérieure du Travail/ Le Conservatoire National des Arts et Métiers) de Toulouse pour assurer la comptabilité. Responsable également du Projet Interculturel, elle organise des activités d’échange interculturel. Une femme qui connaît bien le quartier et possède un réseau élargi, elle fait partie aussi de l'Association Rwandaise de Toulouse. Elle travaille à temps plein à un poste d’Adulte Relais, qui lui a été accordé le premier mai 2005.
  • Houria Khellaf : Une ancienne bénévole d’origine algérienne, elle travaille à l’association à un poste d’Adulte Relais à temps plein depuis début novembre 2003. Grâce à une formation à la médiation socioculturelle faite à COFRIMI, elle est bien préparée et qualifiée pour son projet sur l’école et sur la parentalité. Elle assure une permanence de médiatrice sur le collège de Bellefontaine, et elle fait également des accompagnements, de l’écoute, et de l’accueil . Le fait qu’elle habite le quartier depuis cinq ans et qu’elle parle bien l’arabe lui permettent aussi d’être utile et de bien aider les mères des collégiens. De plus, elle est responsable, en collaboration avec une bénévole, de l’organisation des sorties.
  • Estelle Rabehi: Une jeune femme française qui habite aussi le quartier depuis cinq ans, elle est la seule salariée qui travaille à mi-temps. Elle a été d’abord une adhérente de l’association, puis une bénévole, et enfin en février 2004 elle a été engagée en contrat CES (Le Contrat Emploi Solidarité) comme responsable du Projet Théâtre Forum. Elle a bénéficié de deux formations, une de théâtre forum et l’autre une BEATEP (Le Brevet d’État d’Animateur Technicien de L’Éducation Populaire) médiation et vie sociale. Pour mettre en place les spectacles de l’atelier du théâtre forum, elle collabore avec les adhérentes et les jeunes, ainsi que d’autres associations.

Le grand nombre de bénévoles (qui sont pour la plupart d’origine maghrébine) joue un rôle important dans le fonctionnement de l’association. En se répartissant les tâches et les projets, elles permettent à Bell’Arc en Ciel d’offrir aux femmes une variété d’activités intéressantes. Très présentes sur la structure quotidiennement et donc proches des actions, elles travaillent en concert avec les salariées. Suivant l’esprit collectif qui caractérise l’association, les décisions sont prises de façon collégiale, pendant des réunions qui ont lieu tous les lundis soir de 18h à 20h dans la salle principale du local. C’est un moment où on discute, par exemple, les projets en cours, les nouveaux projets, les difficultés rencontrées pendant la semaine passée, ou l’évaluation d’un projet terminé. Grâce à ces réunions hebdomadaires qui sont ouvertes à toutes, salariées, bénévoles, adhérentes, et partenaires restent au courant de ce qui se passe dans l’association. Alors le fait que toutes les femmes sont invitées à y assister renforce l’idée que c’est une organisation qui inclut tout le monde et qui apprécie sa perspective et ses points de vue. Comme la majorité des salariées, des bénévoles, et des adhérentes habitent le quartier, elles sont bien placées pour prendre les décisions qui le concernent. Quant au financement, Bell’Arc en Ciel reçoit de l’argent sous forme de subventions de l’Etat, de la région, du département, de la ville, et du F.A.S.I.L.D (Fond d’Action Social pour l’Intégration et la Lutte contre les Discriminations). Ce n’est pas par hasard que les fondatrices ont décidé de mettre en place une telle organisation pour leur association. Son fonctionnement permet à un maximum de femmes de profiter de ses services et même de participer à sa gestion.

d. Moteur de l’association : ses principes

Bell’Arc en Ciel réalise ses objectifs en réalisant plusieurs projets qui sont basés sur trois principes fondamentaux : la solidarité, la convivialité, et le soutien des parents. Chaque tâche précise faite est liée plus ou moins à un de ces principes et donc les activités de l’association peuvent être classifiées sous ces trois catégories. Solidarité

L’Association Bell’Arc en Ciel est un lieu de solidarité avec des femmes en difficulté. Tous les jours, il y a une salariée qui reste dans l’appartement pour accueillir celles qui viennent discuter de leurs problèmes. Cet écoute et cet accueil des femmes, soit individuels, soit collectifs, sont essentiels parce qu’ils leur permettent de rencontrer d’autres femmes ayant des difficultés similaires, de se sentir valorisées parce que quelqu’un prend le temps de les écouter, et par conséquent d’avoir plus de confiance en elles. L’association fait aussi du conseil et de la mise en relation avec différents organismes, pour que les femmes puissent avoir un intermédiaire pour entrer en contact avec d’autres structures adaptées à leur besoin. Cela est très utile parce que les femmes ne connaissent pas forcément toutes les organisations mises à leur disposition, ou bien des difficultés de langue les empêchent de demander de l’aide. Les salariées et les bénévoles de Bell’Arc en Ciel sont également prêtes à sortir du local quand il le faut pour accompagner les gens dans leurs démarches administratives et sociales. Une aide pour remplir des papiers administratifs, pour la rédaction de courrier, et pour traduire des documents, des fractures, etc., est aussi offerte. Une autre fonction vitale de l’association est de servir comme lieu de médiation. Cette médiation peut s’effectuer entre habitants (comme pour les conflits de voisinage), au sein d’une famille, entre les résidents et les différentes institutions (offices d’HLM, CAF, Sécurité Sociale, servies sociaux et éducatifs, justice, etc.), ou entre les divers groupes dans le quartier. L’association encourage la solidarité entre femmes afin de les rassurer et de leur montrer qu’elles ne sont pas seules pour affronter leurs difficultés. Convivialité

« J’ai envie de me faire des copines, faire des sorties, au Mirail je vis avec des tunisiennes, des sri lankaises…c’est génial !  »

Le désir de créer une atmosphère qui facilite la rencontre et la connaissance mutuelle des femmes du quartier est aussi à la base de ce mouvement qui est Bell’Arc en Ciel. Pour faire vivre un lieu de convivialité, l’association organise des rencontres informelles autour d’un café ou d’un thé où les femmes peuvent échanger leurs idées, des repas ou des goûters interculturels pour les moments festifs qui leur permettent d’apprendre des choses sur différentes coutumes et traditions, et des sorties dans ou hors quartier. En général, la plupart des projets réalisés sont liés à ce principe. Par exemple, chaque jeudi il y a une activité, comme un film, un débat, un atelier, etc., qui regroupe les femmes dans le local. Les débats, dont les thèmes varient (faits de société, problèmes de quartier, santé, éducation, travail, religion, etc.), sont souvent animés par un ou plusieurs intervenants possédant des compétences sur le thème choisi. Ils sont accompagnés aussi des propositions d'actions en cohérence avec ce qui est exprimé. Grâce à ces débats, les femmes ont l’occasion de discuter de sujets qui les concernent et qui les intéressent, mais avec l’aide d’un expert. Il y a aussi comme projet un jardin collectif qui peut être utilisé par tous les résidents du quartier, un cours d’initiation à l’informatique et à Internet, et des cours de dessin, de gymnastique, d’anglais, et d’arabe. En plus, deux niveaux de pre-alphabétisation et d’alphabétisation sont offerts le lundi, le mardi, et le mercredi après-midi. L’importance de ces cours est vitale ; une des plus grandes difficultés rencontrées par les immigrés en France est celle de la langue, car la vie quotidienne et les interactions sont bien sûr difficiles et fatigantes lorsqu’on ne sait ni lire, ni écrire, et ni parler français.

Pour permettre aux femmes de profiter des évènements culturels sur Toulouse, l’association organise son Projet Culturel en partenariat avec l’Association Cultures du Cœur. Une autre association loi 1901, elle réserve des places pour tout ce qui est spectacle, cinéma, théâtre, concert, cirque, match, etc., et les met dans une brochure qui circule chaque semaine. Grâce à ce programme, les femmes du quartier peuvent alors avoir des places gratuites pour assister aux activités qui leur plaisent. Un autre projet majeur est Le Projet Interculturel, qui a pour but la découverte des différentes cultures qui vivent ensemble à Bellefontaine. La responsable de ce projet organise des activités qui rassemblent les femmes en respectant le thème de partage des traditions et des coutumes ; un atelier de danse africaine, un spectacle de chant et de danse occitane, et une soirée où les femmes sont venues à l’association pour apprendre comment préparer les samousses, sont plusieurs exemples de ce qui constitue ce projet. Finalement, il y a le Projet Théâtre Forum, un des moyens utilisés par l'association pour discuter de certains problèmes qui existent dans le quartier. Dans cette forme de spectacle, les participants mettent en scène des situations du quotidien qui exposent des difficultés ou des injustices, mais sans proposer une solution. Le scénario est rejoué plusieurs fois, et chacun dans le public peut venir sur scène et prendre la place du personnage qui lui semble être traité de façon injuste. Grâce à avec ce projet, les femmes ont ainsi l’occasion de faire face, mais dans un environnement sûr et loin des conflits réels, aux situations dans leur vie qui sont normalement difficiles à confronter. L’Association Bell’Arc en Ciel, un lieu de rencontre, d’ échange, et de convivialité, aide à l’amélioration de la vie des résidents du quartier en leur donnant des choses intéressantes et enrichissantes à faire.

Le Soutien des Parents

Les projets associés au troisième et dernier moteur de l’association, le soutien des parents dans leur responsabilité éducative, sont indispensables aux mères du quartier inquiètes pour l’avenir de leurs enfants. Bien que les parents soient motivés par la réussite scolaire de leurs enfants, de nombreux obstacles peuvent empêcher une bonne collaboration entre eux et l’école, le collège, et le lycée. Par exemple, un manque d’une réelle mobilisation autour des collégiens (ce qui entraîne l’échec scolaire), de communication entre les parents et les enseignants, et de la participation des parents à la vie scolaire de leurs enfants sont souvent à la base des problèmes éducatifs. Cela arrive aussi que les parents paraissent indifférents parce qu’ils se sentent démunis, parfois en situation d’infériorité et d’incompréhension face au système scolaire. Bell’Arc en Ciel propose donc plusieurs solutions et services pour aider les parents. Tous les mardis après-midi, elle envoie une médiatrice au collège de Bellefontaine pour assurer la liaison entre les parents, les enseignants, les administrations, et les collégiens. Cette médiation est utile parce qu’elle garantit l’entretien des liens entre ces différents acteurs du milieu scolaire (parents et enseignants mais aussi entre associations de soutiens scolaires, fédérations de parents d'élèves, responsable ZEP, etc.). De plus, l’accompagnement des parents pour les entrevues personnelles ou pour les réunions entre eux et les enseignants est offert, en particulier dans le cas d’une barrière de la langue. Une fois par mois, il y a un débat, généralement avec un intervenant (psychologue, conseiller d'orientation, éducateur, etc.), sur différents thèmes liés aux difficultés rencontrées dans l’éducation des jeunes. Des séances d’information, qui ont lieu à l’association le lundi et le mercredi après-midi, donnent des renseignements avec le but de clarifier les situations d’incompréhension et de permettre aux parents de mieux connaître l’environnement scolaire des enfants. L’association essaye aussi de maintenir de bonnes relations avec les directeurs d'écoles et le principal du collège afin d’encourager la coopération entre eux et les parents. Etant en Z.E.P, le collège a encore plus besoin d'une collaboration étroite entre les parents, l'équipe enseignante, et les élèves, qui sont le futur du quartier et qui ont le droit de recevoir une éducation aussi bonne que celle des jeunes d’autres quartiers.


CHAPITRE 2 : MON RÔLE ET MES EXPERIENCES


I. Mes responsabilités au bureau

Le 7 février 2005 j’ai été acceptée comme stagiaire à l’Association Bell’Arc en Ciel après un entretien avec huit femmes qui a eu lieu pendant une des réunions hebdomadaires. Au début de mon stage, j’ai passé la plupart de mon temps à observer le fonctionnement de l’association avec le but de la comprendre et de découvrir comment je pouvais être utile pour les femmes qui y travaillent. Pendant ma première semaine, mon responsable de stage, Marie-Elisabeth Roure, et moi avons fixé mes heures et avons discuté des besoins de l’association ainsi que de mes intérêts. Conformément à mon emploi de temps et aux horaires d’ouverture et du fermeture du local, il a été décidé pour moi de venir le lundi et le mardi après-midi de 14h30 à 17h30, et également le mercredi de 16h30 à 18h30. Cependant, il y a eu plusieurs jours où je suis venue avant ces heures et où je suis restée après ; une fois, je suis même venue le week-end pour aider une femme avec un projet qu’elle voulait finir avant le début de la semaine. Le lundi et le mercredi étaient réservés à mes ateliers d’anglais et d’informatique, mais le mardi était plutôt une journée mise de côté pour travailler au bureau. Responsable de deux tâches spécifiques, j’ai d’abord fait le rangement des papiers. L’association a un placard où elle met des boîtes pour tous les papiers et courriers reçus ; chaque organisme et organisation qui correspond et qui a un rapport avec Bell’Arc en Ciel a sa propre boîte. Pourtant, il restait un grand nombre de papiers qui n’étaient pas encore rangés, et alors mon travail était de les lire, de décider à quelle boîte ils appartenaient, et de les classer. De plus, j’ai aidé les salariées et d’autres femmes de l’association quand elles avaient besoin de l’ordinateur. J’ai tapé des bilans et des rapports, j’ai créé des affiches, et j’ai cherché des adresses, des numéros de téléphone, et des informations en général sur Internet. Grâce à ma connaissance de l’informatique (que j’avais développée dans des cours à l’école et parce que j’utilise souvent les ordinateurs), je pouvais me rendre utile et aider les femmes dans leur travail administratif. De temps en temps, j’ai eu l’occasion de participer aux goûters et de discuter avec les femmes quand j’étais dans le bureau. Pour encourager la convivialité, on prend souvent le temps de préparer du thé et de se rassembler dans le local avec le but simplement d’être ensemble et de parler. Alors pendant mon stage j’avais toujours du travail, surtout dans le bureau et aussi avec mes deux projets, mais mon temps à l’association s’est agréablement passé grâce à son atmosphère conviviale et au fait que les femmes m’ont accueillie chaleureusement.

II.Mes projets

a. L’atelier d’anglais

Pendant mon stage j’étais responsable de deux projets spécifiques, dont un était un atelier d’anglais. Pourtant, comme il y avait déjà une femme, Rebekkah, qui donnait des cours d’anglais à l’association quand je suis arrivée, ce projet ne faisait pas partie de mes responsabilités au début. Deux semaines après le commencement de mon stage, Bell’Arc en Ciel à été contactée par une femme qui voulait savoir si quelqu’un était disponible pour aider son fils avec ses devoirs et pour lui donner des cours particuliers en anglais. À cause d’une maladie qui souvent obligeait le garçon de rester à l’hôpital, il avait arrêté ses études pendant six mois et donc il essayait de rattraper son retard. Sachant que je parle anglais et aussi parce que Rebekkah ne pouvait plus venir à l’association régulièrement pour enseigner, les femmes m'ont recommandée pour cet atelier. Comme je n’avais pas encore eu beaucoup de tâches précises à faire, j’étais contente d’avoir ce projet. Au début c’était prévu de faire les cours seulement avec lui, mais au cours de quelques semaines plusieurs femmes m’ont aussi demandé d’inscrire leurs enfants. Une feuille d’inscription a été affichée sur le mur de l’appartement, et les cours sont devenus ouverts à tout public . Je les ai faits chaque mercredi après-midi entre 16h30 et 18h30. Le nombre d’étudiants qui y assistait variait chaque semaine ; quelques fois j’avais cinq ou six élèves, mais il y avait aussi des séances intimes avec seulement un ou deux personnes. Une fille en particulier, Fadila, l’enfant de Sakina Mengouchi (une bénévole d’origine algérienne et le secrétariat de l’association), est venue pratiquement chaque semaine.

Les cours ont consisté de plusieurs parties distinctes, mais de temps en temps j’ai adapté le programme quand il le fallait pour correspondre avec les devoirs des élèves, qui pour la plupart sont au collège de Bellefontaine. D'habitude, on commençait par réviser le vocabulaire et la grammaire qu’on avait fait la semaine auparavant, et puis les élèves lisaient à haute voix des textes choisis par moi soit dans leurs livres d’anglais, soit des exercices prévus pour la séance. J'étais toujours la première à les lire devant tout le monde pour que les étudiants puissent entendre mon accent et ma prononciation des mots anglais et m'imiter. Après cette partie orale, on travaillait la grammaire. Pour chaque cour, je choisissait un thème grammatical et préparait à l’avance une explication des règles du sujet du jour aussi bien que des exercices pour les faire pratiquer et appliquer par les élèves dans de vraies phrases anglaises. Finalement, pour la dernière partie du cours, on corrigeait les devoirs des jeunes s’ils en avaient. Il y avait donc sans exception assez des choses à faire pour passer facilement et tranquillement les deux heures de cours. De plus, après presque chaque séance, je restais un peu avec les élèves pour parler, car ils s’intéressaient toujours à moi?par exemple ce que je faisais en France, la vie aux Etats-Unis, ma musique, mes acteurs, et mes sports préférés par exemple. Ces discussions m’ont permis d'établir une relation amicale avec mes élèves, ce qui a rendu les cours plus agréables, car l'atmosphère n'était pas aussi sérieuse et stricte que celle qui existe à l'école. Grâce à ce projet, j'ai eu l'occasion de travailler avec des jeunes du quartier et d'apprendre énormément de choses sur eux et même sur ma langue maternelle.


b. L’atelier d'informatique

Outre les cours d'anglais, j'ai fait l'initiation à l'informatique et à Internet. Par hasard et par chance, je suis tombée sur ce projet parce que juste avant mon arrivée à Bell'Arc en Ciel, l'ancienne enseignante d'informatique avait arrêté de donner des cours, et donc l'association était à la recherche de quelqu'un pour la remplacer. Même pendant mon entretien, les femmes m'ont demandé si j'avais pris des cours d'informatique et si je connaissais assez bien les ordinateurs pour faire l'atelier. Au début j'avais dit non car j’ai peu de connaissances par rapport au fonctionnement des ordinateurs et aux choses techniques, mais j'ai été enfin d'accord d’enseigner quand les femmes m'ont expliqué que la plupart des étudiants étaient des débutantes qui doivent apprendre d'abord les rudiments de l'informatique comme comment taper, utiliser Microsoft Word, et par exemple chercher quelques informations sur Internet. Heureusement pour moi, cet atelier est très demandé et utile pour les femmes. Dès que j'ai affiché une feuille qui annonçait le recommencement de l'informatique, elles se sont inscrites et au cours de mon stage, j'ai eu pas mal d'étudiantes. D'habitude, les cours avaient lieu le lundi après-midi, de 14h30 à 17h30, mais souvent les femmes qui étaient occupées pendant ces heures sont venues aussi le mardi et le mercredi quand j'étais à l'association.

Afin d'adapter le programme aux besoins et aux désirs de chaque femme, j'ai normalement pris une ou parfois deux personnes en même temps, et ce que j'ai enseigné dépendait de ce que la femme avait déjà appris et de ce qu'elle avait envie de faire. Avec certaines étudiantes j'ai donc commencé avec les bases--comment allumer et éteindre l'ordinateur, un apprentissage des touches du clavier, comment manipuler la souris et cliquer avec la flèche et le trait pour ouvrir les programmes, les techniques souvent employées pour taper, comment chercher quelque chose sur Internet, comment mettre une disquette dans l'ordinateur, une explication des différentes fonctions de Microsoft Word, et comment imprimer. L’objectif de ces cours était de permettre aux femmes, qui avaient pour la plupart des ordinateurs chez elles, de profiter de cette technologie qui rend la vie quotidienne plus facile. Certaines sont venues pour chercher de l’aide pour des tâches précises ; elles ont amené par exemple leurs lettres, leurs devoirs pour l’université, et leurs demandes d’emploi à taper, ou elles voulaient que je leur montre comment trouver une adresse ou un numéro de téléphone sur Internet. D’autres avaient envie d’apprendre plutôt pour se faire plaisir. Par exemple, une femme qui est venue plusieurs fois était très contente de découvrir qu’elle pouvait accéder aux journaux en arabe en ligne. Il y avait aussi des femmes qui ont utilisé les cours pour pratiquer leur français. Un des ordinateurs de l’association a un programme qui, pour apprendre à taper, donne des mots que les femmes doivent réécrire sans regarder le clavier. Souvent, les étudiantes lisaient à haute voix les mots afin d’améliorer leur prononciation en français. Comme avec les jeunes après les cours d’anglais mais même plus encore, j’ai discuté avec ces femmes pendant et après l’atelier. Grâce au fait qu’elles étaient très sociables et enthousiastes de pouvoir suivre mes cours, on a eu énormément de conversations intéressantes et je me sentais bien appréciée. Ce projet m’a permis de travailler et d’interagir avec le public ; j’ai découvert énormément de choses sur les femmes qui viennent à l ‘association car elles étaient très ouvertes et heureuses de partager leurs expériences et leurs avis avec moi. En faisant cet atelier, j’ai appris autant que, et même beaucoup plus, que j’ai enseigné.

III. Exemple d’une activité : La journée des femmes

Les activités faites hors du local ont une importance inestimable car elles permettent aux femmes de sortir et de s’amuser. J’ai eu l’occasion d’assister à une de ces activités le 8 mars 2005, quand l’association a fêté la Journée Internationale des Femmes . La célébration, qui a eu lieu au Centre Alban Minville (le centre culturel du quartier), a commencé avec un repas à 12h00, et puis à 13h30, après le départ des enfants et des hommes, il y a eu un débat réservé aux femmes. Le thème de cette discussion, qui a duré pendant deux heures, a été « le choix de la maternité ». Presque cinquante femmes y ont participé, y compris quelques journalistes qui ont pris des notes et également des photos. Pendant la première heure de la conversation on a écouté des témoignages—plusieurs femmes ont parlé des leurs expériences personnelles concernant la maternité, les enfants, et le rôle de la femme et des relations sexuelles dans le mariage. Après cette partie, une représentante du Planning Familial invitée par l’association, qui était là pour diriger et pour guider le débat, nous a expliqué les différents types de contraception qui existent et comment on les utilise.

Cette conversation intéressante a vraiment souligné à quel point la culture influence le regard de quelqu’un sur la maternité. J’ai été très marquée par un témoignage en particulier, celui d’une femme maghrébine qui est tombée enceinte de son cinquième enfant malgré elle. Elle avait déjà quatre enfants et elle n’en voulait pas d’autres, mais elle n’osait ni le dire à son mari, ni discuter avec lui de la possibilité d’utiliser la contraception. Comme elle n’était pas consciente de l’existence de tous les différents types de contraception et qu’elle avait peur de la réaction de son mari, elle est restée silencieuse et donc malheureuse. Elle nous a expliqué qu’elle avait toujours l’idée que c’est le mari qui domine les relations sexuelles, et donc elle continuait d’avoir des relations avec lui quand il les voulait. Par conséquent, elle a une famille qu’elle considère être trop grande. Pendant un autre témoignage touchant, une femme qui vient de Rwanda nous a donné la raison pour laquelle elle n’a pas utilisé la contraception quand elle était plus jeune—parce qu’elle n’en connaissait qu’un seul type, une injection qui était administrée chaque mois. Comme elle n’aimait pas être piquée tous les mois, elle ne l’a jamais utilisé et elle a eu beaucoup d’enfants. Quand elle a fini de parler, la représentante du Planning Familial nous a expliqué que jusqu'à très récemment, cette injection était souvent utilisée en Afrique et dans les DOM-TOMs parce que les occidentaux qui exportaient la contraception considérait que les gens de ces régions n’étaient pas assez responsables pour se rappeler de prendre leurs médicaments chaque jour. Donc, d’après eux, il fallait mieux que ce soit un médecin qui leur fasse régulièrement une injection. Par contre, la plupart des femmes d’origine française, même si bien sûr elle avait elles aussi leurs difficultés, réussissaient à dialoguer avec leur mari et à profiter de la disponibilité de la contraception dans leur pays. En assistant à ce débat, j’ai pu voir le contraste entre les expériences des femmes de différentes origines.

Finalement, on a eu la dernière activité de la journée à 15h30. Les femmes de l’association avaient préparé un Théâtre Forum intitulé « Quel partage des responsabilités dans le couple? Que transmet-on et comment le transmet-on à nos enfants ? ». Tous, les femmes, les hommes et les jeunes ont été invités à participer à ce spectacle, qui nous a montré la situation d’une femme d’origine algérienne qui avait une fille au collège. Un jour, le professeur de sa fille lui a téléphoné parce qu’il a découvert que l’élève avait commencé à signer son cahier elle-même. Il a voulu savoir si tout se passait bien à la maison, mais la mère a menti en disant que oui. En fait, elle était trop fatiguée par son travail à la maison parce que son mari ne l’aidait jamais—il rentrait le soir, il mangeait, il regardait la télévision, et il ne parlait jamais ni avec son épouse, ni avec sa fille. Alors la fille était malheureuse parce qu’elle avait besoin de contact avec son père et quand la mère a essayé d’aborder le sujet de l’école et du cahier, elle s’est fâchée et s’est plainte que son père n’était jamais à la maison. Elles se sont disputées, et la fille est partie en colère. Juste après cette dispute, la mère de la femme est venue rendre visite à la famille. Quand elle a vu que sa fille était stressée, elle lui a demandé une explication. Après l’avoir écoutée, la grand-mère a réprimandé sa fille en expliquant que c’était son devoir, surtout si elle voulait garder son mari, de faire le travail domestique. La scène s’est arrêtée là et les actrices ont commencé à deconstruire et reconstruire la situation avec l’aide du public. Elles l’ont rejouée, mais cette fois pendant le spectacle les spectateurs ont pu venir sur scène et remplacer le personnage qu’il trouvait être en difficulté. Ils ont improvisé et changé le dialogue pour trouver une solution au problème de la femme. Ce Théâtre Forum était à la fois rigolo et intéressant, en particulier parce que tout le monde a participé—femmes, hommes, et adolescents. On a donc vraiment vu comment les avis et les réactions à la même situation changent selon l’âge et le sexe de la personne. Après la fin des activités, je suis restée encore une demi-heure pour aider les femmes avec le rangement de la salle. Je suis enfin partie vers 18h, contente de ma journée où je m’étais amusée et où j’avais appris énormément des choses sur les femmes du quartier.


CHAPITRE 3 : MES IMPRESSIONS ET MES OBSERVATIONS


I. L’association et les femmes

Comme mon stage était ma première expérience dans une association, j’étais fascinée par son fonctionnement, son rôle dans le quartier, et les relations entre les femmes qui y travaillent. J’ai observé plusieurs choses intéressantes, d’abord par rapport au local lui-même. Quand je suis venue pour mon entretien, j’étais presque une demi-heure en retard et j’ai été obligée de finir par appeler l’association pour que quelqu’un vienne me chercher parce que je ne suis pas arrivée à trouver l’appartement. Malgré le fait que les femmes m’avaient expliqué comment y aller, je me suis trompée car le quartier est rempli de grands bâtiments qui ont tous, à mon avis, presque la même façade. De plus, au lieu de rues, il y a énormément de petites allées construites directement au dessous des appartements qui rendent le quartier pas très navigable pour les gens qui ne le connaissent pas. Pourtant, après ma première semaine à l’association j’étais plus ou moins habituée aux rues et j’ai rapidement compris pourquoi Bell’Arc en Ciel s’était installé au milieu de tous les bâtiments du quartier—pour être plus proche des maisons et des appartements des femmes qui viennent. Elle peut servir de refuge car ce n’est jamais difficile ou incommode pour les femmes d’y passer. Je me suis rendu compte de ce fait, et qu’un grand nombre de femmes qui fréquentent l’association habite juste à côté, quand j’ai regardé la liste des bénévoles et des adhérentes. Comme elle donne aussi leur adresse, on voit que beaucoup d’entre elles vivent soit dans le même bâtiment de l’association (sur le Passage Georges Duhamel), soit dans des appartements voisins (sur le Passage Louis Pergaud, le Passage André Maurois, le Passage Albert Camus, etc.) . Ainsi grâce à sa location, l’association fait vraiment partie de la vie quotidienne des femmes du quartier.

La façon dont l’association est gérée est aussi différente de ce à quoi je m’attendais. Suivant son fonctionnement collectif, toutes les décisions sont prises et tous les problèmes sont résolus par la discussion. Même pour mon entretien, juste pour choisir un stagiaire, il y avait tellement de femmes qu’au début j’ai eu peur de parler. De plus, de temps en temps, elles se sont disputées quand elles n’étaient pas d’accord sur une décision. Cependant, après avoir observé les femmes dans le bureau tout au long de mon stage, je suis arrivée à une conclusion—que ce manque d’une seule dirigeante toute puissante permet à l’association de fonctionner bien car toutes les femmes, les salariées et les bénévoles ainsi que les adhérents, sont encouragées à donner leurs opinions et alors elles se sentent importantes. C’était très agréable de travailler dans cette atmosphère conviviale où tout le monde a une voix et a le droit de dire ce qu’il pense. J’étais toujours à l’aise dans l’association aussi parce que les femmes appréciaient visiblement mon travail et qu’elles étaient prêtes à m’aider dès que j’avais un problème ou une question à poser. Après plus de quatre mois à Bell’Arc en Ciel, je reconnais que c’est une association qui fait bien ses projets et donc enrichit le quartier parce qu’elle est bien dirigée.

Un autre fait que j’ai rapidement remarqué était le profondeur de la connaissance des femmes, les salariées en particulier, par rapport aux choses liées à leur domaine. Quoiqu’il arrive, elles savaient toujours quoi faire pour résoudre les problèmes et les conflits. Par exemple, une fois j’ai été invité avec plusieurs femmes à venir dans la petite salle d’accueil pour manger des crêpes algériennes. Elles ont commencé à parler de leurs enfants et une femme sans papiers et par conséquent sans un travail, qui habite avec sa famille en France depuis quelques années, a exprimé son inquiétude pour une de ses filles qui avait arrêté visiblement de parler à l’école et à la maison. La mère avait peur que sa fille soit déprimée à cause de leur situation, et elle a voulu consulter un psychologue. Tout de suite, Mme Khalfi, la salariée qui fait l’accueil, la médiation, et l’accompagnement individuel des femmes, a pris le téléphone et a appelé une autre association qu’elle connaît. Cette association offre les services d’un psychologue, qui y passe le premier lundi de chaque mois. Un rendez-vous pour la fille a été alors fixé, un geste qui a rendu la femme très heureuse et soulagée, car avec sa situation financière précaire, elle n’était pas certaine de trouver un psychologue.


II. Mes projets

Mes projets m’ont permis d’apprendre et d’observer des choses que je n’avais jamais remarquées auparavant. Par exemple, bien que l’anglais soit ma langue maternelle, il était souvent difficile pour moi de l’enseigner—d’expliquer les règles de grammaire, ou de prononcer chaque mot lentement pour que les étudiants puissent me comprendre. Quand j’ai commencé à apprendre le français, j’étais toujours frustrée quand j’avais une question et que l’explication de mon professeur était « parce que c’est comme ça en français. » Cependant, malgré moi, plusieurs fois j’ai du donner la même réponse, soit car dans certains cas il n’y avait vraiment pas de règle, soit parce qu’il y en avait une mais que je ne le connaissais pas. De plus, je n’ai pas réalisé à quel point certains mots en anglais sont difficiles à prononcer. Mes étudiants ont eu du mal à dire en particulier le son « th », qu’ils ont remplacé par un « z ». Comme je suis habituée à ce son et à l’anglais en général, c’était la première fois que j’ai vraiment fait attention au placement de ma langue et aux sons qui sortent quand je le parle.

Enrichissante aussi était l’occasion de travailler avec les jeunes, ce que je fais souvent aux Etats-Unis. Il était intéressant de les observer car les relations entre eux sont toujours différentes de celles entre les adultes. Comme parfois ils manquent de confiance en eux, les jeunes sont plus conscients de leurs actions et de leur environnement. L’exemple d’un garçon qui a assisté au premier cours mais qui a décidé de ne plus venir après illustre bien ce phénomène. Ce jour-là, il était le seul garçon parmi les élèves, et comme je l’ai découvert après, il se sentait mal à l’aise avec tant de filles autour de lui. Pourtant, la composition de la classe a changé chaque semaine, et donc il y a eu plusieurs occasions où la plupart des étudiants étaient des garçons. Malheureusement, ce garçon ne le savait pas car il n’est jamais revenu à l’association, et donc j’ai perdu un élève.

L’atmosphère dans mes cours d’informatique était distincte de celle qui existait dans l’atelier d’anglais parce que pour ce projet, j’ai travaillé principalement avec des femmes. Quelques fois, c’était plutôt elles que moi qui ont enseigné, en particulier par rapport au français—surtout au début, j’ai trouvé que ce n’était pas toujours facile de donner des cours d’informatique car je ne connaissais pas tout le vocabulaire nécessaire. Patientes avec moi, les femmes m’ont aidé avec le français et j’ai appris beaucoup de mots nouveaux (clavier, trait, touche, etc.). De plus, le fait simplement d’être obligée d’expliquer le fonctionnement d’un ordinateur et de parler constamment pendant les cours m’a permis de pratiquer mon français et d’être plus confiante dans cette langue. Comme je savais que les femmes ne me jugeaient pas quand je faisais des erreurs, je n’avais pas peur de parler et par conséquent j’ai fait des progrès, ce que plusieurs femmes ont remarqué récemment. Pourtant, une chose frustrante pour moi liée à cet atelier était quand, de temps en temps, les femmes sont venues poser des questions sur leurs propres ordinateurs, mais sans connaître comment expliquer le problème. Par exemple, une fois, une femme voulait savoir quoi faire pour son ordinateur qui était cassé, mais elle n’a pas pu me dire plus que «une croix rouge est apparue sur l’écran et l’Internet ne marche plus ». Il est possible que le problème n’ait pas été compliqué à corriger—peut-être y avait-il une prise qui n’avait pas été branchée, ou qu’elle ait arrêté l’ordinateur sans retirer une disquette. Sans voir son ordinateur, je n’ai pas pu l’aider et je me suis sentie un peu coupable parce qu’elle était venue juste pour me voir et je n’ai rien pu faire pour elle. Les cas comme celui-ci, bien qu’ils soient pénibles, ont aussi enrichi mon expérience à l’association car ils m’ont donné l’occasion de pratiquer comment décevoir et dire non aux gens, ce que je déteste faire.


Conclusion


Pour les immigrés en France, l’existence n’est pas toujours facile et ils doivent parfois lutter beaucoup plus que les autres simplement pour avoir un niveau de vie égal à celui de leurs voisins français. Le chômage, la pauvreté, le racisme, et un tas d’autres problèmes les menacent et les empêchent souvent d’améliorer leur situation. On peut observer ce phénomène à Toulouse, dans le quartier de Bellefontaine, où des difficultés économiques et sociales l’ont mis sur la liste des quartiers dits sensibles. Pourtant, les résidents, qui apprécient la richesse culturelle qui y existe, savent que leur quartier peut se transformer pour le mieux et devenir un lieu florissant et prospère. Une des façons dont ils effectuent ce changement est de créer des associations, comme Bell’Arc en Ciel, qui offrent des services nombreux pour les aider et les soutenir dans leur bataille contre la pauvreté et le malheur. La valeur de cette association en particulier, qui cible les femmes de Bellefontaine, est inestimable pour elles car elle joue un rôle important dans leur vie. Grâce à ses activités et ses projets, l’association permet aux femmes de sortir, de voir leurs amies, et d’être dans un environnement où leurs avis comptent. Guidée par ses principes de solidarité, de convivialité, et du soutien des parents, elle change le quartier petit à petit juste en existant et en faisant des tâches (les cours, la médiation, la traduction des papiers, etc.) qui ne semblent pas être extraordinaires mais qui ont un impact énorme sur les gens qui profitent de ces services. Alors Bell’Arc en Ciel, un lieu « de reconnaissance, d’information, d’expression, d’initiatives, de rencontre, d’écoute, et de solidarité,  » contribue au mouvement et qui essaye de métamorphoser le quartier.

Acceptée comme stagiaire dans cette association, j’ai énormément appris en observant et en travaillant avec les femmes de Bellefontaine. Une des raisons principales pour laquelle je voulais faire un stage en France était pour que je puisse sortir de mon monde et voir autre chose que la vie d’un étudiant. J’avais envie de rencontrer des français, et plus spécifiquement des immigrés, pour découvrir comment ils vivent et savoir ce qu’ils pensent de la France. Également une étrangère dans ce pays, je pouvais par exemple comprendre certaines de leurs frustrations—avec la langue ou avec les coutumes et habitudes différentes. Toutes les femmes avec qui j’ai travaillé—salariées, bénévoles, et adhérentes—ont eu un impact sur moi et m’ont aidée dans ma découverte du quartier. J’ai bien profité de mon expérience à Bell’Arc en Ciel d’abord parce qu’elle m’a permis de voir comment les associations fonctionnent, mais aussi car j’ai eu l’occasion d’être avec les gens qui travaillent et habitent à Bellefontaine. Par conséquent, je peux dire que les objectifs de mon stage ont été accomplis ; maintenant, je connais mieux une partie de Toulouse qui est souvent ignorée par les autres mais qui est vivante, diverse, et intéressante.



Bibliographie

  • « Regards sur l’actualité : Immigration, intégration. » La documentation française. Mars 2004 : n. 299. <<http://www.ladocfrancaise.gouv.fr/revues/ra /encadre/ encadrechiffres immigration299.shtml.>> 19 mai 2005.
  • SAUVAGE, Jean. « Histoire de Bellefontaine : Episode VIII. » La lettre de Bellefontaine et du 31100. Mars/Avril 2005. n°15. Françoise SUBLET.
  • Constitution de L’Association Bell’Arc en Ciel. Version révisée en 2003