Nadezhda Dodenova
Le Portrait d’un Explorateur
C’est lundi soir, et comme d’habitude, je suis en retard pour mon rendez-vous. J’ai une entrevue improvisée avec Ezequiel Gleichgerrcht. Nous rentrons la cafeteria et prenons notre dîner. Eze attire la chaise pour moi et m’aide à m’asseoir. Le dîner commence.
Si vous voyez Ezequiel pour la première fois, vous serez immédiatement saisis par son regard. Il y a quelque chose dans ses yeux d’impatient, qui cherche sans arrêt et en même temps qui vous sourit, qui joue avec vous. Ses yeux semblent être toujours ouverts pour une nouvelle expérience. Peut-être que ces yeux l’ont amené si loin de sa maison. Peut-être qu’ils ne vont jamais le laisser en paix. Une autre chose qui va capter votre attention ce sont ses lèvres. Charnues et sensuelles, elles connaissent les douceurs de la vie. Il est jeune, mais il a déjà vu trois continents et il est curieux de visiter les autres. Ezequiel a une expression de visage très changeante. Ses mimiques reflètent son état psychologique. Elles changent comme le temps pendant une journée de mars. Parfois, son visage est épanoui par un sourire et parfois il est assombri par l’ombre du sérieux.
De taille moyenne, sa démarche est rapide, vive et assurée. Il n’y a pas de temps de pause dans ce monde très intéressant pour laisser même un moment s’évader. Et même le dîner, il le mange très vite. C’est quelque chose qui n’est pas typique pour un sud-américain (peuple connu pour leurs longs repas). Encore sous l’influence de son allure aisée vous commencez à bavarder avec lui. La voix d’Eze est douce et profonde, et en même temps forte et puissante. Tout de suite, vous êtes surpris par le salut en russe qu’il vous lance. Quelques minutes plus tard, il a déjà écrit votre nom en alphabet cyrillique. Une personne fascinante a commencé à se révéler. Ezequiel est un homme qu’il convient de décrire par le mot curiosité. C’est une curiosité qui le pousse à découvrir de nouvelles cultures, à rencontrer de nouveaux amis et ressentir de nouvelles émotions. Mais c’est une curiosité active, car elle l’aide à atteindre ses objectifs. Elle est aussi la cause de son plus grand défaut – l’anxiété. Comme il le décrit, il veut être toujours préparé pour tout en avance.
Ezequiel croit que la sincérité est la plus importante dans les rapports parmi ses amis. En même temps, il peut tolérer les mensonges pieux qu’on doit dire de temps en temps pour garder la paix dans sa vie. Par contre, il déteste par-dessus tout les gens qui prétendent être ce qu’ils ne sont pas.
Il pense que la qualité dominante de chaque femme doit être l’indépendance et celle de l’homme – la politesse. C’est pourquoi il ouvre la porte pour vous ou vous aide avec votre manteau quand vous quittez la cafeteria.
Ezequiel souscrit à son idéal humain préféré et il réussit à être responsable envers tous. Comme on peut espérer, son rêve de bonheur est d’atteindre ses buts. Ezequiel dit que sa vertu préférée est l’humour. Quand il est avec ses amis, il est le plus naturel ; son allure est joviale et spontanée. Pour Eze le plus grand malheur c’est la solitude. En même temps, il n’a pas peur d’être lui-même et de suivre son destin. Son chemin va peut-être le mener à Londres. Cette ville anglaise est son lieu favori, car elle est un mélange de cultures, d’intérêts, de gens. La métropole l’attire avec son atmosphère multicolore, créative et provocatrice. Là, il se porte libre et indépendant, là il peut devenir lui-même, là Ezequiel peut trouver sa paix. Notre dîner s’achève. Mon compagnon pour me souhaiter une bonne nuit me fait un baise - main. Dehors, c’est déjà sombre. Ezequiel Gleichgerrcht me lance une dernière regarde. C’est seulement ses yeux que je peux voir dans l’obscurité. Ils sourirent. Derrière eux se cache un personnage un peu tordu et très complet comme dans les romans de Stendhal, qui va se transformer quand il trouvera son Londres.
